Vous souvenez-vous de votre crise d’adolescence ? Avez-vous, dans votre entourage, des jeunes qui la traversent ? Avec plus de rides et moins de fougue, la transition du milieu de la vie ressemble à ce passage : les doutes, les questions, la quête de sens et d’identité, l’inconfort, le cheminement pour passer d’un état à un autre.

La crise de mi-vie peut surgir de différentes manières. Des questions s’imposent, une sensation de mal-être alors que « j’ai tout pour être heureux ». Des remises en question émergent, suite à un évènement, ou simplement s’étant accumulées en silence, et remontent aujourd’hui à la surface.
Une impression de ne pas être à sa place, une envie d’autre chose, des insatisfactions, des questionnements professionnels, personnels, familiaux, spirituels. « Qu’est-ce-que j’ai fait de ma vie, et qu’est-ce que je vais faire du reste? ». « Est-ce que j’ai le travail qui me convient ? ».

Accueillir ces remises en question est un premier pas sur le chemin de la transition, ne pas lutter et laisser venir ces interrogations, les accepter, c’est déjà y répondre. Se mettre en « arrêt sur image » afin de prendre le temps de sentir ces changements qui surviennent.

Se laisser aller au déséquilibre, se laisser bousculer dans l’inconfort pour trouver les ressources en soi et à l’extérieur. Remettre en question nos certitudes et nos croyances afin de construire un nouvel axe bien ancré qui corresponde à nos valeurs actuelles. A 20 ans, on choisit une voie, plus-ou-moins influencée par notre environnement, notre éducation, ce que l’on attend de nous. On suit ce parcours, on construit une carrière, une famille, on s’entoure d’amis. Mais est-ce vraiment en concordance avec ce que l’on a au fond de nous aujourd’hui, ou était-ce juste pour suivre un schéma de vie implicitement suggéré? A-t-on changé d’état d’esprit, de valeurs ? Ou bien l’essence même de notre être, est-elle là depuis toujours à attendre qu’on la découvre ?

Chercher et trouver ce qui résonne en nous, ce qui nous fait vibrer et nous donne des ailes pour avancer dans nos projets, dans notre métier. Et quand, ce qui fait sens pour nous remonte à la surface, on en fait quoi ? Comme un paquet qui atterrit entre nos mains, et aucun support libre où le déposer.
Pour cela, on peut avoir besoin des autres, l’accepter, et leur exprimer. Ne pas rester seul est très important dans cette période, pouvoir verbaliser nos questionnements afin de les identifier. On peut se faire accompagner par un professionnel : un psy, un coach. Une personne réceptive à nos interrogations, quelqu’un, ami ou pas, qui traverse la même chose peut nous aider à clarifier nos choix.

Après réflexion, et après avoir donné la priorité à nos priorités, on peut se rendre compte que le travail que l’on voulait quitter, n’est finalement pas si mal, on le vit avec un autre regard, et on est plus léger en partant travailler le matin. L’investissement dans des associations, dans des loisirs jusque-là inexplorés peuvent être des réponses à des manques dans le travail, et peuvent nous permettre de retrouver un équilibre.

Si nous trouvons ailleurs ce qui nous manque au travail, celui-ci reprendra à nos yeux, sa valeur juste.

Mais attention, si je bouge, mon environnement bouge comme un engrenage qui actionne ceux qui l’entourent quand il se met en mouvement.
Un changement de carrière peut être aussi la réponse à notre mal être, mais le besoin d’être en accord avec soi-même nécessite une réflexion en amont des décisions, et une prise de risque calculée. Une reconversion professionnelle peut avoir pour conséquence une baisse du niveau de vie, une réorganisation familiale, un déménagement. Il est important d’identifier ces bouleversements, de les poser, d’y réfléchir, d’anticiper avant de se décider.

Le bénéfice pour les entreprises de travailler avec une personne qui a traversé cette crise de mi-vie ?
C’est s’enrichir d’une personne qui a été l’auto-entrepreneur de sa vie. Elle a su se remettre en question, faire face à des difficultés, réussir à faire des choix. Elle a pour qualité le courage, le sens des responsabilités, l’autonomie. Cette traversée constructive a fait émerger de nouvelles compétences : trouver des ressources en soi et à l’extérieur, gérer les compromis, surmonter les obstacles.
Une personne qui prend un nouveau départ avec toutes ces compétences acquises a envie de donner et de s’épanouir. Elle est contente de se lever le matin pour aller au travail. Sa motivation sera un moteur pour l’entreprise, d’un point de vue humain et professionnel.

Le changement peut faire peur, mais l’effectuer de manière sécurisée peut permettre de trouver ce qui fait sens dans sa vie, et mener à plus de paix en soi et avec les autres. « C’est quoi mon but, dans la vie ? »

Sophie Poupard-Bonnet
Coach professionnelle
sophie@poupard-bonnet.com

Pour aller plus loin : Christophe FAURE, Maintenant ou jamais et Carl G. JUNG, Dialectique du moi et de l’inconscient.